Bonjour, j'ai une incompréhension ce mois-ci et je viens la partager ici. NB: n'ayant pas beaucoup de culture économique j'espère ne pas abaisser le niveau générale des discussions.
Dans le monde diplomatique du mois d'Avril 2012 [www.monde-diplomatique.fr] (nécessité d'être abonné pour lire l'article depuis le mois de mai)
se trouve un article sur l'endettement de l'Argentine dans les années 2000 accompagné d'une comparaison ou d'une invitation de comparaison avec la situation grecque.
De ce que j'ai compris de l'article c'est que finalement, après une longue instabilité politique et une presque guerre civile (dus à une crise sociale due à l'endettement)(plus une sortie du pays de nombreux capitaux), l'Argentine a dit stop aux créanciers et au club de Paris/FMI pour ce qui est du remboursement de la dette (et des aides que les derniers lui ont attribué contre une politique d'austérité) et que finalement celle-ci a pu renégocier cette dette (et relancer l'économie ? même si ça n'a surement pas de rapport autre que le gain de liberté économique).
Ainsi je me demandais pourquoi cet exemple de l'Argentine était inexistant des discussions mais ce n'est pas le sujet premier,
Donc m'a question est: Quelles sont les différences entre la zone Euro et l'Argentine qui empêcherait la première de faire comme la deuxième ? (On part du principe que les institutions sont très efficaces et que l'obédience aux banques ou à d'autres acteurs n'existent pas; ou pas ?)
_ ma première hypothèse est que l'Argentine étant un pays nouvellement industrialisé et l'UE, une zone en déclin, renégocier la dette d'un pays qui a encore la possibilité d'une belle croissance devant elle est différent que de le faire avec un ensemble de pays possédant une croissance en déclin (votre explication 70's: 4% 80%: 2% 90: 1,5 % 2000: 1% est fascinante). Donc dire non serait trop risqué ...
_ensuite la différence de pouvoir entre la BCE et la banque nationale argentine (qui a repris le contrôle du pesos) ?
De plus ce sujet aborde peut-être la question de la légitimité de la dette et des taux d’intérêts (dans l'article il est dit qu'après son refus de rembourser certains investisseurs ont réagi en fixant des taux allant jusqu'à 260 %, je cherche la référence) ?
PS: le 2e "non" au référendum islandais rend la question d'actualité ...
Modifié 1 fois. Dernière modification 05/05/2012 à 02h02 par LittleT.
En passant rapidement, l'Argentine n'est pas la zone europe. Il s'agit là d'un Etat et d'autre part nous sommes en face d'une zone monétaire. Ne serait-ce pour ça on ne peut pas être dans la même logique...
Il y a effectivement quelques similitudes entre l'argentine de 2001 et la Grèce de 2011. Parmi celle-ci on peut citer une dictature militaire qui a désorganisée la société civile et qui a été remplacé - sous les aspects formels d'une démocratie - par un un état corrompu et clientéliste.
La crise de 2001 en argentine et le défaut qui a suivi c'est traduit par la ruine des classes moyennes avec en particulier confiscation de l'ensemble des dépôts bancaires. 50 % de la population est passé sous le seuil de pauvreté. Cela s'est traduit aussi par une crise politique assez importante en Italie, puisque beaucoup d'obligations de l'état argentin avait été placé auprès de petits porteurs italiens (proximité culturelle).
Le montant des sommes engagé était moins important : 140 milliards de $ pour une population de 40 millions est autour de 50 du PIB, par rapport à la grèce 300 milliards, 11 millions 250 % du PIB.
Ce qui a permis une sortie relativement rapide de la crise après la dévaluation (mesure d'ailleurs recommandé par le FMI de l'époque) cela a été la forte remonté du cours des matières premières agricoles de 2002 à 2008 qui a permis de renflouer l'état grâce a des taxes à l'exportations.
Mais depuis 2008, la crise revient - avec les mêmes causes que dans les années 90 - l'état argentin commence a manquer de ressources. Ils ont nationalisés les avoirs des fonds de pensions argentin en 2009 - 2010, ils viennent d'ouvrir une crise politique avec l'espagne en nationalisant la compagnie pétrolière et il est fort probable que ce ne soit que le début de la crise.
Je rajouterai egalement que l'Argentine (comme le Canada ou la Suede lorsque ces pays ont mis en place d'importantes réformes structurelles) à beneficier d'un contexte internationnal porteur et non pas d'une crise globale comme c'est le cas actuellement, ce qui limite nos marges de manoeuvres.
Ainsi l'argentine à pu mener une politique basée sur une forte compétitivité des exportations (matieres premieres et autres), et l'état a mis en place des taxes importantes sur les secteurs qui exportent afin justement de redevenir solvable.
Il est clair que cette solution n'est pas possible en europe, en raison (entre autres) de la différence de spécialisation et de dotations en matieres premieres!